Le vieux saule (sonnet)

Le vieux saule

Comme un chenu vieillard, au milieu de la plaine,
Un vieux saule ébouriffe au vent quelques rameaux
Qui ne retiennent plus que d’étiques corbeaux
Grinçant sous le ciel clair leur chant d’âmes en peine.

Tombé de la nuée sur ses ailes d’ébène,
En son bec enfermant un répugnant fardeau,
L’oiseau vient s’y poser comme au bord d’un tombeau.
En son œil rond et fixe on croit voir de la haine.

Près des pattes griffues, au creux du tronc noueux,
S’égosille un poussin avide et coléreux
Dans le savant fouillis d’un duveteux asile.

Le rapace attendri se penche sur le nid
Pour nourrir doucement son oisillon fragile
Dont le cri, rauque encor, lance un espoir de vie.

J'aurais encore besoin de quelques relectures pour saisir les subtilités de votre sonnet, mais j'aurais voulu connaitre vos influences en matière de poésie.

Pour une petite et rapide analyse, je dirais que la métaphore est très bien construite, et que j'aime beaucoup le contraste entre une certaine noirceur initiale et ce cri d'espoir final. Très bon sonnet donc, très fluide et très riche (à mon sens du moins).

AstralRomance a écrit:

J'aurais encore besoin de quelques relectures pour saisir les subtilités de votre sonnet, mais j'aurais voulu connaitre vos influences en matière de poésie. )

Oh, ne cherchez pas trop de subtilités là-dedans !... J'y mets simplement mon amour des mots, et l'ambition de les faire chanter. Pour les sonnets, c'est l'influence parnassienne que je revendique, et mes modèles (inaccessibles...) sont Hérédia, Leconte de l'Isle, Gautier, Banville, et tant d'autres !

Citation :

Pour une petite et rapide analyse, je dirais que la métaphore est très bien construite, et que j'aime beaucoup le contraste entre une certaine noirceur initiale et ce cri d'espoir final.(...)

Je suis très attaché à la construction "dramatique" du sonnet qui, à mon avis, fait l'intérêt, pour une grande part, de cette forme fixe. Et le contraste que vous soulignez procède exactement de cette vision, que j'ai voulue comparable à celle du zoom avant, ou du travelling, en cinéma, et que j'ai mise ici au service de cette "morale" : "Ne vous fiez pas aux apparences", ou, "quand on y regarde de plus près, les choses ne sont pas toujours ce qu'on croyait qu'elles étaient."