Quelque part dans mes rêves...

Petit poème écrit il y a quelque temps déjà ...


Une dernière vision
Dans ce monde en fusion
Une dernière sensation
Avant cette fission

Plus rien ne sera comme avant
Je ne suis plus qu’un élément
Proche du firmament
Sans attaches finalement

Un dernier parfum
Fait de sentiments humains
Un dernier chemin
Me rapprochant de la fin

Telle une brise légère
Emportant cette atmosphère
Modifiant la Terre
Et m’entraînant dans un autre univers

Une dernière saveur
A la frontière de cet ailleurs
Une dernière liqueur
Avant d’atteindre ce bonheur

Tout ne sera plus qu’émerveillement
J’en goûterai chaque instant
Jusqu’à me perdre dans cet océan
Où tout n’est que douceur et rêve blanc

Un dernier son
Pour me fondre dans cette finition
Un dernier pont
Pour accéder à cette nouvelle condition

Je serai le premier
Peut-être le dernier
Mais rien ne pourra m’arrêter
J’y parviendrai, je l’ai juré

Une dernière caresse
Dans laquelle transparaît ma faiblesse
Une dernière promesse
Et je me retrouverai dans cet endroit céleste

Je m’élèverai au battement de mes ailes
Oublierai les sombres querelles
Et contemplerai ce paysage éternel
Dans lequel je vivrai en immortel…

Est-ce la vision d'un agonisant. J'avoue que j'étais passé une première fois, et l'aspect mystique de ce poème m'avait un peu repoussé. Puis, peut être que ce soir, j'étais mieux disposé, et je ne regrette pas d'avoir lamper ces vers car il y a quelques accents de doute qui jaillissent ça et là. Cette prfonde lytanie finit par résonner comme un monologue, une espèce d'encouragement avant l'affrontement du néant. Voici que ce qui m'a plu dans ces "psaumes".

La vision d'un agonisant? Non, pas vraiment... Du moins, je ne l'ai pas vraiment écrit dans cet état d'esprit. En fait, je l'ai davantage construit comme une nouvelle étape, comme si la vie n'était qu'un commencement et que d'autres choses nous attendaient par la suite. Et puis, ça m'intéressait d'y mêler les sens, comme pour faire une sorte d'adieu à ce que nous sommes en tant qu'humain. Merci pour le commentaire en tout cas .

Je suis confus d'avor transposé mes lugubres aspirations dans ton poème, Thésée. Lorsque je parlais de mystique, c'est ce sentiment de renaissance que je lisais dans ton texte. C'est un texte qui se déploie et qui occupe de plus en plus d'espace comme si par ta simple volonté tu voulais banir les derniers liens qui te retiennent encore dans le monde froid et tranchant de notre existence. Je l'ai bien compris comme une invitation à un long et décisif périple vers un monde meilleur.
Mais que veux-tu. Déjà, la première chose qui m'est venue à l'esprit de lire à ma compagne lorsque nous nous sommes connus, c'est "La Charogne" de Charles Baudelaire, alors tu mesures un peu le trouble qui régit mon pauvre petit cerveau.
En tous cas, continues, tu devrais écrire quelques poèmes quand une idée vient frapper à la porte :-)

Moi je vois ca plutot comme un poème plus basé sur la positive attitude qu'autre chose...
Mais le fait qu'il cherche quelque me fait deux impressions:
-Ca me rappelle Roland dans La Tour Sombre de Stephen King avec la quête de la tour sombre et son désir proche de la folie d'atteindre ce but...
-Puis ca rend le poème plus obscur cette facon de jurer dit que celui qui dit ces paroles veut à tout prix "franchir cette étape"...
Mais je pars dans mes délires....
Mais ais je raison ou tort?

Non, c'est pas si mal que ça ton point de vue, Nefiso. Perso, j'aime bien, même si je n'ai pas lu "La tour sombre" (mais je sais en gros de quoi ça parle).

Sinon, pas de problème, Stonnik. Je comprends ce que tu veux dire. Tiens, voici un poème plus sombre que j'ai écrit peu après "Quelque part dans mes rêves...". Il s'intitule "Folie humaine".

Un monde anéanti
Sans la moindre vie
En proie à l’oubli
Où tout est fini

J’erre sur ces terres
Parsemées de misère
Faisant place à une nouvelle ère
Où tout n’est que poussière

Toute cette désolation
Cette absence de sons
Me procurent des frissons
Et endorment ma raison

Je m’enfonce dans ce silence
Oublie la douleur qui me lance
Cherchant en vain une présence
Qui n’existe que dans ma conscience

Devant moi se dresse un long chemin
Maculé de sang et de corps humains
La folie des miens
Pour apaiser un sombre dessein

Darwin parlait d’évolution
Je n’y voyais qu’une régression
Portée par une aura de destruction
Signant la fin de notre civilisation