Début d'une nouvelle où j'utilise la mythologie nordique et viking avec les guerriers nommés Berserlir" ( transformé en berserk au fil du temps)
Je ne pouvais contrôler ce corps, animé par un autre que moi. Je tentais de retenir les coups que mes muscles puissants abattaient sur une pauvre fille. Elle n’aurait jamais du se trouver ici. La victime tentait d’échapper à mes poings mais aucune issue ne se trouvait à proximité. Elle subissait ma malédiction, tremblant et s’évanouissant à chacun de mes assauts. Et moi, impuissant, je sentais mon corps fracasser celui de la jeune femme. Que n’aurais-je pas donné pour tout arrêter ! Mes yeux injectés de sang, lui lançaient des regards furibonds tandis qu’elle implorait ma clémence. Ses jupons avaient été sauvagement déchirés afin de permettre à mon hôte d’assouvir son besoin sexuel. Je n’aimais guère ces moments-là. Chaque fois, cela finissait de la même manière : la jeune femme expirait sous mes coups violents. Et chaque fois au levé du jour, je me lamentais sur le corps sans vie de ma victime.
La demoiselle poussa un dernier hurlement alors que mon poing lui brisait la nuque. Je vis mon corps continuer à s’acharner sur le cadavre pendant de longues minutes. Puis lentement mes muscles se relâchèrent et je perdis ma force titanesque. Le soleil s’était levé, emportant au loin les fantômes témoins de ma barbarie. Je redevenais un homme. Je m’allongeai, le corps meurtri, et caressais longuement la chevelure de la jeune femme qui m’avait tenu compagnie espérant passer une nuit agréable. Je laissai la tristesse et la frustration prendre place dans mon cœur tentant de me souvenir de la dernière femme que j’avais aimé. De la dernière qui n’avait pas subi ma malédiction. Mais aucune ne me venait à l’esprit. Avais-je seulement un jour aimé une femme au-delà de ma propre âme ? J’en doutais. Je sortis de la cabane et levai le visage vers le soleil. Ses rayons tentèrent de réchauffer mon cœur mais la nuit fut si mauvaise, qu’ils n’y parvinrent pas. Je découvris alors au-delà des plaines le haut d’un clocher. Mes pas m’amenaient de nouveau vers un village. Je saisis ma veste en peau de loup et rangeai mon épée. Il me fallait avancer.
La plaine était accueillante. Rien ne vint troubler ma route et j’arrivai après quelques longues minutes à l’entrée du village. Le calme qui y régnait ne m’inquiéta guère. J’avais déjà eu l’occasion de voir des lieux hantés par des esprits torturés. J’avançais calmement cherchant des yeux un lieu où je pourrais trouver de quoi me nourrir. Mais étrangement je ne découvris au cours de mon investigation que des maisons vides. Persuadé de ne rencontrer aucun habitant dans cet endroit maudit, je pénétrais dans l’une des demeures afin d’y récupérer tout objet pouvant se montrer utile. Alors que je découvrais une miche de pain dans un placard une porte se referma lentement dans un grincement strident. Je me retournai rapidement et aperçus une magnifique jeune femme tenant encore la poignée de la porte. Ses longs cheveux de jais étaient emmêlés et sales. Ses lèvres boursouflées et ses yeux rougis me firent frémir. La légère robe qu’elle portait se collait parfaitement à chaque courbe de son corps si frêle. Je restai un instant à la fixer, et elle en fit de même. Je posai ma main sur mon fourreau, prêt à sortir à tout instant ma lame pour l’éventrer. La demoiselle comprit mes pensées et elle leva ses bras, en signe de soumission. Je la questionnai alors :
« Qui es-tu ?
- Mon nom est Alwine. Cela signifie « la noble amie »
- Que fais-tu ici ?
- Je suis née dans ce village. Certes il est en piteux état maintenant mais autrefois, il était grand et fort peuplé. Et toi, guerrier solitaire, quel est ton nom ?
- Il ne te sera pas utile de le connaître. Je ne suis que de passage, déclarais-je.
- Alors pourquoi a-t-il fallu que je te donne le mien ? demanda-t-elle.
- Pour que je sache qui est la femelle qui m’importune, lâchais-je en me tournant pour terminer de manger le morceau de pain. »
Je n’eus pas le temps de saisir mon épée, que déjà elle se jetait sur moi. Accroché à mon dos, elle m’entaillait la peau de ses ongles. Je la saisis par les cheveux afin de l’en enlever mais je n’y parvins qu’au bout de plusieurs tentatives. Elle alla se fracasser contre le mur, tombant inconsciente. Je grognai. Il fallait toujours que les femelles se mettent en rogne quand on les appelait ainsi. Mais n’était-ce pas ce qu’elles étaient ? Des femmes incapables de tenir une épée et ne servant qu’à veiller au bien-être de leur époux ? Alors que je la maudissais en silence, une douleur aiguë se fit sentir dans mon dos. La chienne m’avait assez entaillé pour que le sang en coulât. Je haussai les épaules : j’en avais vu de bien pire. Après m’être régalé du peu de nourriture que j’avais trouvée, je me postai face au corps endormi. Je la saisis et la jetai sur mes épaules. Je montai les escaliers et trouvai au second étage deux petites pièces. L’une d’elle, une chambre, n’était meublée que par un lit et un meuble en bois brut. Je posai la femelle sur le lit et parti en quête d’une corde. J’en récupérai une, deux maisons plus loin. J’attachais la furieuse au lit. Elle n’ouvrit les yeux que quelques minutes plus tard. Voyant ses bras attachés elle se mit à se débattre comme possédée par un quelconque démon. Je la regardais, le sourire aux lèvres. Comprenant qu’elle ne pourrait se débarrasser de ses liens, elle me jeta au visage :
« Pourquoi ? Que comptes-tu faire de moi ? Me violer ? Ou pire me tuer ? Ta mère doit se retourner dans sa tombe ! Chien galeux ! Détache-moi !
- Il ne te servira à rien de hurler femme ! Maintenant répond à mes questions ! Que fais-tu ici, seule ? Où sont les autres habitants ?