Bouquins
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Bouquins

Forum du site Bouquins
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Le Bout Du Rouleau

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
Stone Cold Bush

Stone Cold Bush


Nombre de messages : 36
Age : 34
Localisation : Manche (50)
Date d'inscription : 30/10/2006

Le Bout Du Rouleau Empty
MessageSujet: Le Bout Du Rouleau   Le Bout Du Rouleau EmptyMar 31 Oct - 3:38

Le Bout Du Rouleau

« De toute façon ça ne sera pas une grande perte ! » lui avait crié sa mère alors qu’il courait dans les escaliers pour se réfugier dans sa chambre. Pas une grande perte. Scott Chambers n’en revenait toujours pas. Comment une mère pouvait-elle dire une chose si horrible à son propre fils ? Il était fou de rage. Il s’affala sur son lit et resta allongé pendant de longues minutes, ressassant sans cesse les paroles assassines qu’avaient proférées sa « maman adorée ». Des larmes commençaient à embuer ses yeux. Il laissa les couler lentement le long de son visage sans prendre la peine de les essuyer. Cela lui faisait un bien fou. Une éternité qu’il n’avait pas pleuré. Une éternité qu’il accumulait les coups durs, les peines, les déceptions sans extérioriser la moindre émotion. Aujourd’hui s’en était trop. La goutte d’eau qui fait déborder le vase comme on dit.
Tout était parti du voyage scolaire qu’il avait fait à Vancouver, deux mois plus tôt. Il s’était rapproché de Laurel Deane. une fille de sa classe, et au retour, ils avaient commencé à sortir ensemble. La première petite amie qu’il avait eu de toute sa vie. Il avait dû attendre la fin de la Onzième pour réussir à sortir avec une fille. Mais le problème ce n’était pas tellement lui. Il était un peu timide bien sûr, mais il n’était pas coincé. Le véritable problème c’était sa mère qui le séquestrait véritablement chez lui. Interdiction formelle de sortir de l’année scolaire. « Tu as mieux à faire Scotty, lui répétait-elle inlassablement. La vie n’est pas faite pour s’amuser à ton âge. Tu auras tout le reste de ta vie pour ça. » C’était le résumé de sa vie. Et bien sûr, il était absolument hors de question ne serait ce que de simplement envisager d’avoir une copine. Déjà qu’il avait tout juste le droit de voir ses amis pendant les vacances, les filles, aux yeux de sa mère, ne serviraient qu’à contribuer à lui faire louper sa vie. Quant à son père ne lui était d’aucune aide pour tempérer sa mère. À chaque fois que Scott se faisait disputer, il préférait aller se réfugier dans son jardin pour y travailler ses cultures minables, tout comme lui.
Scott avait, bien malgré lui, respecté les volontés de sa mère, comme si elle influait directement dans la tête des filles qu’il convoitait ; comme si elle avait écrit sur ses t-shirts des slogans du genre NE TOUCHEZ PAS À MON FILS ! avec de l’encre spéciale que seules les filles pouvaient voir. Il avait l’impression d’être un aimant à fille mais qui fonctionnait à l’envers.
Cette sale impression l’avait suivie pendant près de sept ans. Sept années à attendre le jour où enfin il sortirait avec une fille. Sept années où il se rendait compte le matin en tentant tant bien que mal de mettre la main sur l’interrupteur de cette foutue lampe de chevet que la magnifique jeune fille qu’il avait séduite n’était n’existait que dans son rêve.
La première nuit dans le car, il n’avait pas rêvé. Ils étaient partis de Cranbrook en début de soirée. Ils étaient une cinquantaine d’élèves. Scott s’était mis dans le fond naturellement (y’a que les fayots qui se mettent devant) là où il y avait toujours la bonne ambiance, où ils pouvaient faire les cons, regarder des magazines de cul et se taper l’apéro en toute tranquillité. Et ils en profitaient pleinement.
Sur les coups de trois ou quatre heures du matin, à peu près tout le monde était en train de dormir, certains cuvant l’alcool qu’Alex, Josh et Dan avaient ramené. Seul Scott était resté éveillé, caressant tendrement les cheveux lisses au parfum de colza de Laurel. Il n’entendait plus que le bruit des roues du car roulant sur l’asphalte et la respiration calme et douce de Laurel sur sa poitrine.
Elle s’était retrouvée à côté de lui au milieu de la soirée et il s’était rendu compte que cette fille était vraiment géniale. Elle avait fini par s’endormir, à moitié soûle, sur le torse de Scott qui jubilait intérieurement. Il l’avait alors prise dans ses bras et avait fini par s’endormir à son tour, mort de fatigue.
Dès ce moment, ils ne s’étaient presque plus quittés de tout le voyage. Scott se sentait vraiment à l’aise avec elle et il osait croire qu’elle aussi se sentait bien en sa compagnie. Et ce fut le dernier jour à Vancouver, sur la plage de English Bay, pendant de leur temps libre que leur histoire, qui s’était façonnée tout au long de cette semaine superbe – de loin la meilleure qu’il avait passé ces cinq dernières années – avait réellement débuté… Et maintenant sa mère tentait de détruire tout ça en poussière. Il avait réussi à lui cacher leur histoire pendant près d’un mois et demi ce qui était tout à fait honorable en prenant en compte le fait qu’elle était un véritable radar ambulant. Il n’avait jamais eu autant d’exposés à faire ou de plans révisions avec des camarades de classes. Elle ne s’était rendu compte de rien jusqu’à ce qu’elle lise un SMS tout à fait explicite qu’il avait envoyé à Laurel. Elle avait farfouillé dans ses affaires alors qu’il prenait sa douche. Bordel. Il s’était fait avoir comme un bleu.

Scott s’assit sur son lit. Il avait envie d’une cigarette. Il avait aussi envie d’une bouteille. Mais il n’avait ni de clopes ni alcool. Son regard se posa sur la fenêtre entre ouverte qui laissait passer de tant à autre un léger souffle d’air frais et l’idée de fuguer commença à lui envahir l’esprit. Après tout qu’est-ce que je risque, se dit-il, Mes parents sont des crétins finis et si je reste ici trop longtemps je vais finir par devenir cinglé à ce train-là. Il ouvrit un tiroir de son bureau et y sortit un gros paquet de chips. Il n’avait peut-être pas d’alcool et pas de clopes, mais il se dit qu’en fin de compte les chips les valait cent fois. Tout en s’empiffrant, il réfléchissait à son plan délirant, pesant le pour et le contre de la solution FUGUE. S’il mettait les voiles, c’était pour se barrer loin, très loin de Cranbrook. Les Etats-Unis lui semblaient pas mal du tout. Au moins pour un temps. Il se démerderait pour passer la frontière et puis il ne devait pas risquer grand chose. Il n’était pas dans la même situation que ces pauvres Mexicains qui étaient traqués par la police de frontière quand ils tentaient de la franchir clandestinement. Il ne s’était pas beaucoup renseigné sur le sujet, mais il pensait que c’était envisageable. Et après ? La Californie ou peut-être New-York. Personne n’irait le chercher là-bas. Ça c’était pour le côté positif de l’affaire. Le côté négatif se résumait en un mot, ou plutôt en un prénom : Laurel.
Revenir en haut Aller en bas
Stone Cold Bush

Stone Cold Bush


Nombre de messages : 36
Age : 34
Localisation : Manche (50)
Date d'inscription : 30/10/2006

Le Bout Du Rouleau Empty
MessageSujet: Re: Le Bout Du Rouleau   Le Bout Du Rouleau EmptyMar 31 Oct - 3:39

Cette nuit-là, Scott rêva de ses parents. Dans ce rêve, il sentait qu’un danger planait sur eux. Ils se promenaient ensemble, main dans la main, le long d’une rivière. Le temps se faisait de plus en plus menaçant derrière eux. Un orage avait commencé à éclater et s’approchait à grande vitesse, mais ils ne semblaient pas s’en soucier. Ils ne l’avaient peut-être même pas remarqué d’ailleurs. Il avançait en toute insouciance, enlacés, ce qui le « choqua » un peu ; il ne les avait plus vu ainsi depuis des lustres. Scott voulut les prévenir du danger qui les guettait. Il se mit à courir le long de la rivière en espérant qu’il n’était pas trop tard. Il les perdit soudain de vue et se mit à redoubler d’efforts pour les rattraper, s’égosillant en espérant qu’ils l’entendraient. Une racine sembla surgir de sous terre et le fit trébucher. Il s’écrasa lourdement au sol, la tête la première. Il sentait la rage et l’impuissance s’emparer de lui. Il revoyait ses parents maintenant. Ils s’éloignaient de plus en plus et il eut l’impression qu’ils échappaient en même temps à la menace qui pesait sur eux. Il se releva et se remit à courir vers eux et lorsqu’il réussit à les rattraper, ils se retournèrent tous deux brusquement et ouvrirent de grands yeux. La peur se lisait sur leurs visages…

Scott se réveilla en sursaut et appuya instinctivement sur le minuteur de son réveil. Putain quel cauchemar, pensa-t-il. Il était neuf heures et on était vendredi. Il était censé partir le soir même en week-end chez un de ses amis – période de vacances scolaires autorise – lequel ami se trouvait en fait être Laurel. Leur premier week-end entier en amoureux. Il ne devait pas louper ça, même si les choses s’étaient énormément compliquées depuis quelques heures. L’idée de la fugue était mise de côté et pour le moment, il comptait bien faire le nécessaire pour passer ce week-end avec elle coûte que coûte. Il enfila sa robe de chambre et alla à la salle de bain. Il prit une douche bien froide. Il avait une patate d’enfer ce matin et était d’une confiance formidable. Il était déterminé à ce que, pour une fois, sa mère n’ait pas le dernier mot et que d’une manière ou d’une autre, il obtiendrait ce qu’il voulait. Il sortit de la salle de bain une vingtaine de minutes plus tard, frais et dispo, prêt à engager les négociations et obtenir l’autorisation de la partie adverse.
Scott s’habilla et, un brin superstitieux, prit soin de choisir les vêtements qui lui portaient généralement chance. Il se regarda – s’admira – dans la glace pendant deux bonnes minutes. Il était prêt. Il sortit de sa chambre et se mit à se pavaner dans le couloir comme un de ces grands aristocrates qu’il avait vu un jour à la télé, et quand il arriva devant la chambre de ses parents, il baissa son jean et largua un de ces pets retentissants et infects dont il avait le secret. L’odeur était tellement immonde qu’il en suffoqua lui-même, mais il ne put s’empêcher d’éclater de rire devant son attitude pathétique.
Quand il franchit la porte de l’immense cuisine, il ne souriait plus. Sa mère était là, en train de ranger des couverts sales dans le lave-vaisselle.
— ’Lut maman, lança-t-il sans attendre la moindre réponse de sa part.
Elle tourna à peine la tête et répondit :
— Il va falloir que l’on parle Scott. Je n’en ai pas terminé avec toi hier soir. Et je n’ai pas oublié ce que tu as fait ne t’inquiète pas.
Lui non plus n’avait pas oublié et il comptait bien lui faire ravaler ses paroles assassines un jour ou l’autre.
— Il est où papa ? la coupa-t-il, faisant semblant de ne pas avoir entendu ce qu’elle lui avait dit.
— Papa? Je suis en train de te parler de choses sérieuses et toi la seule chose que tu trouves à répondre c’est de me parler de ton père ? Tu te fiches vraiment de moi ou quoi ? Il est parti faire les courses comme tous les vendredis et tu le sais très bien !
Scott sortit une brique de lait du réfrigérateur, puis se versa un bol de céréales. Il lui fallait maintenant attendre le moment opportun. Dès qu’elle commencera à réfléchir à ce qu’elle voulait lui dire. Pendant qu’elle lui faisait la morale qu’il écoutait à peine comme à son habitude, une question qui lui revenait presque à chaque fois qu’elle lui faisait ce genre de sermons, commença à le tourmenter. Qu’est-ce qu’elle a dans la tête ? Il n’arrivait pas à comprendre. Qu’est-ce qui pouvait bien se passer dans sa tête pour qu’elle soit si détestable avec lui ? Pour qu’elle se comporte ainsi avec lui. Peut-être parce qu’il était son unique enfant et qu’elle voulait «ce qui était le mieux» pour lui comme elle le disait si bien. Lui ne voyait pas les choses comme cela. Tu fais tout ton possible pour me faire vivre un véritable enfer plutôt ! Mais qu’est-ce que qui se passe dans ta putain de nom de Dieu de tête, hein ? Il avait envie de prendre la hache dans la cave et la lui ouvrir rien que pour voir ce qui clochait chez elle.
Scott s’enfourna plusieurs cuillerées de céréales d’affilées dans la bouche avant de commencer à mâcher tout en regardant sa mère dans le blanc des yeux en essayant de prendre une attitude indifférente comme à son habitude. Et comme à son habitude, sa mère prit son regard comme un défi.
— Oui tu peux toujours me regarder comme ça, lança-t-elle en élevant encore un peu plus la voix, puis elle marqua une pause. Le moment était venu.
— Au fait, Je vais toujours chez Mickey à Banff pour passer le week-end, n’est-ce pas ?
— Ben voyons. Et en quel honneur je te laisserais y aller je te prie ?
— En l’honneur du fait que j’ai envie d’y aller. Et c’est une raison suffisante pour moi. En plus c’est mon meilleur ami et vous connaissez ses parents. Donc y a aucune raison pour que tu refuses, point barre.
— Comment oses-tu me parler ! Tu vas changer tout de suite de ton avec moi ou je te jure que ça va mal aller pour toi ! tonna-t-elle.
Scott sentait des picotements désagréables dans ses jambes et il avait l’impression qu’elles allaient le lâcher d’un moment à l’autre. Il se sentait un peu moins sûr de lui et avait peur de se mettre à bafouiller ce qui aurait été une preuve que sa mère prenait le dessus sur lui. Mais il était bien décidé à ne pas se laisser faire, quoi qu’il arrive.
— Désolé maman. Sincèrement, dit-il.
— Je préfère ça. Écoute-moi bien Scott. Il est hors de question que tu ailles là-bas. Tu es privé de sortie pour commencer. Et nous pensons avec ton père de te priver de ton portable pour t’éviter de reparler à cette petite merdeuse.
La colère commençait à monter en lui. Il sentait les pulsations de son cœur accélérer.
— Elle s’appelle Laurel la petite merdeuse comme tu dis. Et je t’interdis de parler comme ça de ma copine, c’est clair ? hurla-t-il en tapant d’un poing rageur sur la table.
La main de sa mère vint s’écraser sur sa joue gauche avec une telle puissance que Scott tomba par terre totalement déséquilibré et surpris par le coup.
— Tu me déçois énormément Scott, dit-elle presque à regret. Je crois que l’on va devoir prendre des mesures beaucoup plus radicales.
— Ça veut dire quoi « plus radicales » ? Tu trouves peut-être que t’es trop relax avec moi ? répondit Scott en se relevant à une distance qu’il estimait raisonnable pour esquiver d’éventuelles coups de sa part.
— Je ne supporte plus ton insolence Scott ! cria sa mère. C’est elle qui t’a tourné la tête comme ça ? C’est ça ? Tu n’étais pas comme ça avant !
— Ça c’est sûr, répliqua-t-il, c’était beaucoup mieux avant quand ton fi-fils adoré se comportait comme un pantin que tu pouvais manipuler à ton aise.
La deuxième claque fut encore plus rapide et violente que la première et il sentit que du sang commençait à s’écouler dans sa bouche.
— Tu iras dans une maison de redressement. Ils vont t’apprendre la vie là-bas au moins. J’ai tout fait pour que tu sois un jeune homme respectable dont j’aurais été fier. Mais puisque tu sembles vouloir te détacher de la ligne de conduite qu’on t'avait imposée et que tu ne sembles plus vouloir changer, je préfère prévenir que guérir.
— Mais nom de Dieu qu’est-ce que t’as dans ta putain de tête, hurla Scott au bord des larmes tellement sa mâchoire lui faisait mal.
Sa mère se figea de stupeur. Mais Scott vit plus que ça dans ses yeux. Il voyait qu’elle était terrorisée par sa réaction. Lui aussi avait peur, mais maintenant il était déterminé plus que tout à ne pas se laisser écraser par sa mère.
Revenir en haut Aller en bas
Stone Cold Bush

Stone Cold Bush


Nombre de messages : 36
Age : 34
Localisation : Manche (50)
Date d'inscription : 30/10/2006

Le Bout Du Rouleau Empty
MessageSujet: Re: Le Bout Du Rouleau   Le Bout Du Rouleau EmptyMar 31 Oct - 3:40

— Scott ! Amy ! Je suis là !
Harry Chambers posa les deux gros sacs de courses sur la table de la cuisine puis alla refermer la porte d’entrée.
— Salut p’pa, répondit Scott depuis le salon.
— Encore devant la télé. Tu n’as rien de plus intéressant à faire ? le réprimanda-t-il gentiment. Son fils détacha enfin son regard du téléviseur et Harry vit sa joue bleuie.
— Comme sur des roulettes, répondit Scott en feignant un sourire.
— C’est ta mère qui t’a fait ça ? demanda Harry en palpant la visage de son fils.
— À ton avis papa ? Tu comptes réagir cette fois-ci ou faire comme si rien ne s’était passé comme d’habitude ?
— Tu sais très bien que c’est compliqué Scott. Ta mère est comment dire… J’ai perdu le courage de lutter contre elle depuis longtemps. Je sais que ça te paraît incompréhensible et injuste, mais c’est comme ça. J’espère seulement que tu me comprendras plus tard.
— Ça répond à ma question à ton sujet, dit Scott à demi-mot en soupirant.
— De quoi ?
— Non rien, laisse tomber. Maman est dans votre chambre. Elle veut m’envoyer dans une maison de redressement. Mais là je suppose que tu vas suivre sagement sa décision là aussi.
— S’il te plaît, ne rends pas les choses plus dures qu’elles ne le sont Scott.
— Pour l’instant, les choses ne sont dures que pour moi j’te signale.
Harry ignora la remarque de son fils et monta voir sa femme. Il s’en voulait beaucoup de paraître si impuissant aux yeux de son fils, mais il faisait tout de même son possible pour qu’il ne soit pas trop accablé par la sévérité excessive d’Amy. Il poussa la porte de sa chambre qui était entre ouverte. Amy n’y était pas. La pièce était parfaitement rangée comme toujours. Sa femme était une véritable maniaque contrairement à lui qui avait la sale habitude de laisser traîner ses affaires un peu n’importe où.
— Amy tu es où ? demanda-t-il après avoir vérifié qu’elle ne se trouvait pas dans leur salle de bain personnelle. Alors qu’il s’apprêtait à ressortir de la chambre, il vit Scott dans l’encadrement de la porte qui le fixait les bras croisés.
— Qu’est-ce que tu veux, lui lança-t-il.
— Elle est là papa.
— Arrête de te foutre de moi tu veux ? J’ai pas le temps de jouer. Va plutôt me la chercher, il faut que je lui parle.
Son fils ne bougea pas d’un centimètre. Il avait un étrange sourire collé à ses lèvres depuis un moment et ne cessait de le fixer. Harry était de plus en plus gêné par ce regard.
— Bon tu t’actives ou quoi ? Qu’est-ce que tu as bon sang ?
— Pourquoi tu ne m’écoutes jamais papa ? Je te dis depuis tout à l’heure qu’elle est là, dit Scott en pointant la fenêtre du doigt.
— Merde alors ! C’est quand même incroyable ça ! Allez fous le camp d’ici.
Scott ne bougea pas, barrant le passage à son père qui voulait sortir de la pièce. Harry qui était pourtant un homme robuste fut repoussé en arrière, surpris pas la force de son fils.
— Regarde derrière-toi papa, tu comprendras, dit Scott calmement. Regarde par terre.
Harry s’exécuta et vit une flaque sombre sur le sol qui semblait aller en s’agrandissant comme de l’encre renversée sur du papier journal.
— C’est quoi ça ?! s’écria Harry en portant sa main à la bouche. Il s’approcha du liquide et se rendit compte que la flaque était rouge sombre comme…
— Du sang ! Mais c’est du sang nom de Dieu de nom de Dieu, beugla Harry le cœur commençant à s’emballer. Dis-moi ce qui se passe Scott. Où est ta mère bordel ?
Ses doigts tremblaient et son cœur battait si fort qu’il crut qu’il allait exploser d’une minute à l’autre.
— Là, répondit Scott en pointant son index cette fois-ci vers l’armoire en face d’Harry. Il faut vraiment tout te dire.
Il ouvrit les battants de l’armoire et le corps décapité de sa femme lui tomba dans les bras. Le sang coulait abondamment du tronc de sa tête et Harry lâcha le cadavre, horrifié.
— Qu’est-ce… C’est toi qui… Scott ! hurla-t-il, en s’asseyant sur le lit sentant que ses jambes allaient l’abandonner.
— Je dois t’avouer que j’ai eu pas beaucoup de mal à lui faire son affaire. Elle est coriace tu sais. Tu crois que c’est pour ça qu’elle était si dure avec moi ?
— Mais…
Harry était abruti. Il pensait qu’il était immergé dans un cauchemar effroyable, que tout cela n’était pas réel et qu’il allait finir par se réveiller comme ça se passe toujours. Il tressaillit.
— Mais Pourquoi ? réussit-il à lâcher enfin.
— Une question qui me torturait à chaque fois que maman m’engueulait. « Qu’est-ce qui se passe dans sa tête pour qu’elle soit comme ça avec moi ? ». J’ai emmené sa tête dans ma chambre pour voir ce qu’il y a dedans. Mais j’ai pas encore trouvé la réponse pour le moment.
Harry était tétanisé par la peur et hébété devant ce que son fils avait fait. Scott était devenu un meurtrier. Il venait d’assassiner sa propre mère de sang froid et ouvert sa cervelle pour l’analyser !
— Maintenant, poursuivi Scott, il faut que je réponde à une deuxième question. Une question qui me torture tout autant que celle concernant maman.
Harry, qui jusque-là ne pouvait détacher son regard du cadavre de sa femme gisant sur la moquette, tourna brusquement la tête vers son fils comme s’il comprenait où il voulait en venir. Il plaqua sa main devant sa bouche pour s’empêcher de crier. Il vit que son fils tenait dans sa main un couteau de cuisine ensanglanté. Celui qui lui avait sûrement servi pour tuer Amy. Le visage de Scott calme et sincère quelques instants plus tôt se tordit en un rictus monstrueux. Harry voulut essayer de s’enfuir, mais il n’arrivait plus à bouger. Ses muscles l’avaient définitivement abandonnés.
— Tu veux connaître cette deuxième question ? Allez, j’ai tellement envie de te le dire que je vais pas me faire prier.
Il brandit son arme et s’approcha lentement de son père son visage laissant paraître sur son visage comme une expression de plaisir intense, comme s’il se délectait de chaque instant passé avant de lui porter les coups mortels.
— Papa, qu’est-ce que t’as dans le ventre?
Revenir en haut Aller en bas
Raphaël
Modérateur
Raphaël


Nombre de messages : 93
Age : 47
Localisation : Laval (53)
Date d'inscription : 28/10/2006

Le Bout Du Rouleau Empty
MessageSujet: Re: Le Bout Du Rouleau   Le Bout Du Rouleau EmptyMar 31 Oct - 8:54

La chute est à la fois géniale et ratée. Avis étrange qui mérite quelques explications :
    Géniale : Très glauque. Non seulement par son aspect sanglant, mais par le détachement froid de Scott. Ce genre de pétage de plombs n'est pas nouveau, mais toujours efficace. Surtout traité ainsi, en s'arrêtant sur une réplique qui fait froid dans le dos...
    Ratée : Pas cohérente. Un tel pétage de plombs n'est pas irréaliste en lui-même. Cependant, Scott ne devrait pas en être victime. Pour me faire comprendre, je vais comparer à un autre célèbre pétage de plombs qui m'a marqué : celui de "Baleine" dans Full Metal Jacket. Baleine est humilié par l'instructeur qui, non content de l'insulter sans cesse, dresse ses camarades contre lui. Même Guignol, qui le soutient du mieux qu'il peut, finit par organiser une râclée en pleine nuit. Baleine n'a donc que des ennemis. Il est donc "normal" qu'il devienne fou au point de tuer son instructeur d'un coup de fusil avant de retourner son arme contre lui-même. Scott n'est pas pareil. Certes, sa mère le brime et son père regarde passivement les évènements. Mais il n'est pas aussi seul que Baleine pour autant. N'est-il pas amoureux de Laurel ? Cet amour change la donne. D'une part, la seule existence de Laurel devrait redonner espoir à Scott. D'autre part, une question l'empêcherait de commettre un tel carnage : Qu'en penserait Laurel ? Scott est au "bout du rouleau", je suis bien d'accord... mais Laurel devrait l'aider à remonter la pente. Pas forcément volontairement, mais par sa seule existence : J'aime Laurel, donc pour elle, je vais me battre !

Ce problème de cohérence est regrettable, pour ne pas dire rageant. Mais il est bien là... Désolé !

Et maintenant, la chasse aux coquilles !

Premier épisode

Citation :
Il laissa les couler
Deux mots inversés Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
s’en était trop
Cette expression est la contraction de "ça en était trop". Par conséquent, c'est un c, pas un s... Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
Laurel Deane. une fille
Le point ne convient pas... Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
La première petite amie qu’il avait eu de toute sa vie.
Après "que", c'est bien souvent le subjonctif qui s'impose. Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040
Bon, les subjonctifs passés, c'est vrai, ça paraît maniéré. Mais c'est comme ça ! On peut contourner le problème en évitant les verbes dans de tels contextes...

Citation :
ne serait ce
Il manque un trait d'union... Devine où ? Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
Quant à son père ne lui était d’aucune aide pour tempérer sa mère.
Attention à la construction avec "quant à". Ce qui est introduit par "quant à" doit être rappelé par un pronom dans la proposition suivante. Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
comme si elle influait directement dans la tête des filles qu’il convoitait ; comme si elle avait écrit sur ses t-shirts des slogans du genre NE TOUCHEZ PAS À MON FILS ! avec de l’encre spéciale que seules les filles pouvaient voir. Il avait l’impression d’être un aimant à fille mais qui fonctionnait à l’envers.
Redondance du mot "filles".

Citation :
Cette sale impression l’avait suivie
Le participe passé aurait dû s'accorder avec quoi ? Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
qu’il avait séduite n’était n’existait que dans son rêve.
Deux verbes pour un seul et même sujet... Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
un SMS tout à fait explicite qu’il avait envoyé à Laurel
Alors là, ce n'est pas une coquille. C'est un passage qui me fait tiquer pour des raisons de vraisemblance. Scott a un portable ? Ca me paraît bizarre avec une mère aussi possessive. Le portable, c'est un instrument de liberté : il joint ses copains comme il veut... et ça m'étonnerait que sa mère soit d'accord avec ça !

Citation :
entre ouverte
S'écrit en un seul mot. Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

La prochaine fois : deuxième épisode.
Revenir en haut Aller en bas
http://raphael.byethost18.com
Leg
Admin
Leg


Nombre de messages : 82
Age : 32
Localisation : Casablanca
Date d'inscription : 24/10/2006

Le Bout Du Rouleau Empty
MessageSujet: Re: Le Bout Du Rouleau   Le Bout Du Rouleau EmptyMar 31 Oct - 9:17

La fin est supere, mais pas entièrement bonne, arf Smile ! J'adore la manière avec laquelle tu as joué avec les mots !
N'empêche qu'il y a des choses que tu pourrais arranger Smile : je trouve que les dialogues sont "artificiels", pas assez travaillé ; la première chose à laquelle il faut penser en faisant parler deux personnages, c'est si cette discussion paraîterait vraie si je la voyais devant moi Smile Tes dialogues ne sont pas nuls, rassure-toi, mais quelques repliques restent tout de même à voir. Smile Il ya des fautes d'orthographe aussi, mais rien de bien méchant, je laisse Raphaël te mitrailler Smile

La réaction du papa n'est pas crédible aussi, je trouve, tout comme celle de Scott lors de la scène finale, dans la chambre. Donc les personnages en général reste à voir aussi hein, travaille les mieux Wink

L'entrée en matière est bonne, Bush (je t'apelle comme-ça ok ? Smile ), mais "Ce n'est pas une grande perte !" Je ne comprends toujours pas de quoi elle voulait parler, la maman à Scott... Smile
Revenir en haut Aller en bas
https://bouquins.actifforum.com
Raphaël
Modérateur
Raphaël


Nombre de messages : 93
Age : 47
Localisation : Laval (53)
Date d'inscription : 28/10/2006

Le Bout Du Rouleau Empty
MessageSujet: Re: Le Bout Du Rouleau   Le Bout Du Rouleau EmptyMar 31 Oct - 14:13

On continue la correction !

Deuxième épisode

Citation :
Il avançait en toute insouciance, enlacés
"Il", ce sont les parents de Scott ? Erreur de personne. Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
en espérant qu’il n’était pas trop tard
Subjonctif après "qu'" Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
– période de vacances scolaires autorise –

Le Bout Du Rouleau Durcheinander-erstaunt0336
Peux-tu clarifier cette phrase ?

Citation :
Dès qu’elle commencera à réfléchir
Dans un texte au passé, c'est le conditionnel présent qui fait office de futur. Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Troisième épisode

Citation :
entre ouverte
Déjà signalée, celle-ci... Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
j’ai eu pas beaucoup de mal à lui faire son affaire
Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
— Mais Pourquoi ?
Une des deux majuscules est inutile. Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
— Maintenant, poursuivi Scott,
Tu as confondu passé simple et participe passé. Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Citation :
Ses muscles l’avaient définitivement abandonnés
Le participe passé aurait dû s'accorder avec... avec... Le Bout Du Rouleau Smiley-channel.de_gewalt040

Et voilà ! Je n'ai plus qu'à recharger le rail gun.
Revenir en haut Aller en bas
http://raphael.byethost18.com
Stone Cold Bush

Stone Cold Bush


Nombre de messages : 36
Age : 34
Localisation : Manche (50)
Date d'inscription : 30/10/2006

Le Bout Du Rouleau Empty
MessageSujet: Re: Le Bout Du Rouleau   Le Bout Du Rouleau EmptyMer 1 Nov - 2:47

Aïe aïe aïe... et le pire c'est que tu as raison raphaël. Bon et bien il va falloir que j'y pense, parce que... enfin bref, merci pour vos critiques les gars (et pour tes corrections raphaël Wink )
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Le Bout Du Rouleau Empty
MessageSujet: Re: Le Bout Du Rouleau   Le Bout Du Rouleau Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Le Bout Du Rouleau
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bouquins :: Lecture et écriture :: Vos nouvelles-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser